DE L’AMERTUME À LA JOIE
DE L’AMERTUME À LA JOIE
Introduction
Selon une étude récente effectuée par Portes Ouvertes, 95 % des chrétiens tués pour leur foi en 2022 l’ont été en Afrique Subsaharienne. Il s’agit-là d’une estimation prudente.
C’est au Nigéria que l’on compte le plus grand nombre de victimes. Le pays peut être considéré comme le véritable épicentre des violences antichrétiennes puisque 89 % des chrétiens tués pour leur foi dans le monde sont morts au Nigéria.
Des groupes terroristes comme Boko Haram ou encore l’État Islamique en Afrique de l’Ouest qui se sont jurés de tuer les chrétiens, ont été rejoints par des combattants peuls lourdement armés.
Ceux-ci attaquent les chrétiens chez eux dans le Nord et le Centre du Nigéria.
Ils brûlent les églises, prennent les pasteurs pour cible, tuent les hommes et kidnappent les femmes pour s’emparer de leurs terres. Leur arme, c’est la terreur et leur objectif, la domination.
Le gouvernement nigérian échoue à protéger ses citoyens, et le reste du monde ne s’en préoccupe pas non plus. La montée de la violence au Nigéria n’est pas un événement isolé. De terribles attaques sont également rapportées en République Démocratique du Congo, au Burkina Faso et ailleurs.
Plus de 60 % de la population africaine a moins de 25 ans. L’Église y est jeune, dynamique – et en dépit des circonstances, elle grandit. Mais c’est cette Église qui est le plus confronté à la violence.
L’enjeu, c’est la bataille spirituelle.
Ce sont avant tout des chrétiens comme vous et moi qui sont victimes de ces violences – nos frères et sœurs dans la foi. Il se trouve juste qu’ils sont là-bas alors que nous sommes ici.
La campagne « Afrique : Unis contre la Violence » est là pour les soutenir. Durant cette campagne, vous rencontrerez plusieurs de ces chrétiens. Pour des raisons de sécurité, Portes Ouvertes peut pas toujours donner leur vrai nom, ni dévoiler pleinement leur visage.
Mais il n’y a pas d’anonymat pour Dieu. Même si nous ne les voyons pas, Dieu les voit. Il les connaît, Il les aime et Il leur permet de tenir ferme au milieu de la tempête qui se déchaîne autour d’eux.
N’oublions pas de prier ensemble pour eux.
DE L’AMERTUME À LA JOIE
Avant de préparer cette prédication dans le cadre de la journée mondiale de prière pour l’église persécutée, le Seigneur m’avait mis à cœur de porter un message basé sur le psaume 13.
J’ai été très surpris, et encouragé, quand j’ai vu que la trame de la prédication du dimanche de l’église persécuttée portait également sur le psaume 13.
Il n’y a pas de hasard avec Dieu !
Cette prédication s’appuie donc sur le Psaume 13, écrit par David, probablement lors d’une des multiples occasions où Saül a tenté de le tuer.
En 6 versets seulement, David nous donne les clés nécessaires pour répondre à la souffrance, ne pas laisser l’amertume s’installer et embrasser la joie et la grâce que
notre Seigneur nous offre.
Des témoignages de chrétiens persécutés illustrent le message et nous inspirent dans notre propre foi.
« Jusqu’à quand, Seigneur ? » – Exprimer notre plainte
1. Ne pas craindre de se plaindre honnêtement devant Dieu
2. Identifier et reconnaître nos sentiments
3. Éviter le cercle vicieux de la souffrance et de l’amertume
« Regarde, réponds-moi ! » – Nous attendre au secours de Dieu
1. Ne pas chercher à résoudre nos difficultés tout seuls
2. Demander l’éclairage de la vérité
3. Ne pas sombrer dans le sommeil de la mort
« Moi j’ai confiance en ta bonté ! » – Trouver notre joie en Dieu
1. Une joie qui ne dépend pas des circonstances
2. Chanter en toutes situations : l’exemple d’Awel, chrétien éthiopien
3. De l’amertume à la joie : Jésus est toujours là
Verset clé Psaume 13 : 6
« Moi j’ai confiance en ta bonté, j’ai de la joie dans le cœur à cause de ton
salut. Je veux chanter en l’honneur de l’Éternel, car il m’a fait du bien. »
Introduction
Mettre à part un dimanche pour penser spécialement à nos frères et sœurs persécutés nous conduit inévitablement à la question difficile de la souffrance, quand on sait que 360 millions de chrétiens dans le monde sont aujourd’hui victimes de discriminations fortes et de toutes sortes de violences à cause de leur foi.
La Bible ne manque pas d’exemples de personnes ayant souffert pour le nom de Dieu. On pense forcément à Job qui a tout perdu, sa famille, sa santé et sa fortune, à la mort atroce d’Étienne, ou encore à Paul, battu, lapidé et emprisonné pour sa foi.
À différents degrés et pour différentes raisons, nous sommes tous concernés par la souffrance. La perte d’un proche, la maladie, un divorce douloureux, des enfants qui s’éloignent de la foi, le rejet, les conflits… Impossible de l’éviter, la souffrance fait partie de notre quotidien.
La raison de la souffrance reste une des grandes questions de la vie humaine. Elle l’a toujours été et l’est encore aujourd’hui.
Dans le cas des chrétiens persécutés, la souffrance fait partie du prix à payer pour suivre Jésus dans un monde qui le rejette.
Mais elle peut dans d’autres cas être causée par notre péché et nos mauvais choix, ou encore par le fait que nous vivons encore dans ce monde déchu, ce qui sera le cas jusqu’au retour de Christ.
Si la question du pourquoi reste un mystère, nous n’avons pas d’autre choix que d’affronter la question du comment :
comment réagir face à cette souffrance ? Quelle attitude adopter lorsqu’elle se manifeste ? Comment ne pas sombrer dans l’amertume, la déception ou le désespoir
La Bible nous apporte des éléments de réponses. Ici, nous nous baserons sur l’étude du Psaume 13, psaume écrit par David.
En 6 versets seulement, il nous donne des clés utiles pour exprimer notre souffrance, ne pas laisser l’amertume s’installer et recevoir la joie et la grâce que notre Seigneur nous offre.
Nous nous laisserons également inspirer et encourager par des témoignages de chrétiens persécutés.
Lecture du passage biblique : Psaume 13 – version S21
2 Jusqu’à quand, Éternel, m’oublieras-tu sans cesse ? Jusqu’à quand me
cacheras-tu ton visage ?
3 Jusqu’à quand aurai-je des soucis dans mon âme, et chaque jour des
chagrins dans mon cœur ? Jusqu’à quand mon ennemi s’attaquera-t-il à moi ?
4 Regarde, réponds-moi, Éternel, mon Dieu !
Donne la lumière à mes yeux, afin que je ne m’endorme pas du sommeil de
la mort !
5 En effet, mon ennemi pourrait dire : « Je l’ai vaincu », et mes adversaires se
réjouir en me voyant ébranlé.
6 Moi, j’ai confiance en ta bonté, j’ai de la joie dans le cœur à cause de ton
salut. Je veux chanter en l’honneur de l’Éternel, car il m’a fait du bien.
I. « JUSQU’À QUAND, SEIGNEUR ? » – EXPRIMER NOTRE PLAINTE
Dans les versets 2 et 3, David épanche son cœur devant Dieu en quatre plaintes assez directes qui peuvent même nous sembler un peu accusatrices, mais qui ressemblent d’assez près à ce que nous ressentons parfois, si nous
sommes honnêtes.
C’est bien là la force du livre des Psaumes, comme l’écrit un chrétien persécuté :
« Le livre des Psaumes est l’un des livres les plus lus et les plus appréciés de la Bible. Alors que la plupart des textes bibliques nous parlent, les Psaumes parlent pour nous. Ils expriment nos sentiments les plus profonds. »
1. Ne pas craindre de se plaindre honnêtement devant Dieu
Il semble y avoir une constante dans les réactions de David, Job et les autres face à leur souffrance : tous se montrent parfaitement honnêtes avec Dieu en lui exprimant leur tourment et leurs questions. Ils ne cherchent pas à les minimiser ou à garder pour eux leurs émotions. Au contraire, ils ouvrent leur cœur avec vérité devant le Seigneur.
« C’est pourquoi je ne me retiendrai pas. Je parlerai, dans la détresse de mon esprit ; je me plaindrai dans l’amertume de mon âme », déclare Job. (Job 7 :11)
C’est l’amitié qui les lie à Dieu qui leur donne cette audace, c’est parce qu’ils sont si proches de l’Éternel qu’ils se sentent libres de s’exprimer ouvertement.
2. Identifier et reconnaître nos sentiments
Avec ses quatre « Jusqu’à quand ? », David identifie les différents sentiments qu’il éprouve et qui sont douloureux pour lui, tant dans sa situation personnelle que dans sa relation avec Dieu. Il exprime :
• Le sentiment d’être abandonné, oublié de Dieu
• Le sentiment d’être rejeté, privé de la faveur de Dieu
• Le poids des soucis et des chagrins qui remplissent son âme
• Sa crainte d’être maltraité et humilié par les autres
Dans la souffrance, il est facile de se sentir seul, loin de Dieu, et de se laisser gagner par le mensonge que Dieu nous a rejetés ou oubliés.
Les chrétiens persécutés expriment aussi parfois avec honnêteté ce sentiment, comme le jeune Traore du Burkina Faso, qui était avec son père lorsque celui-ci a été assassiné par les Peuls :
Traore (Burkina Faso)
« J’ai parfois l’impression que Dieu m’a abandonné. Mais quand je lis la Bible, je me rends compte qu’Il est avec moi depuis le début. Je pensais que Dieu ne se souciait plus de moi mais Il m’a soutenu durant ma souffrance. »
Comme David et comme Traore, n’ayons pas peur de reconnaître les différents sentiments qui peuvent nous traverser, solitude, abandon, rejet, crainte. Exprimons-les à Dieu.
3. Éviter le cercle vicieux de la souffrance et de l’amertume
Si nous gardons ces sentiments enfouis en nous, si nous préférons les ignorer ou les cacher plutôt que de les assumer, ils peuvent facilement enraciner l’amertume dans nos cœurs. Et ces racines d’amertume produisent des fruits de colère, d’insatisfaction et de conflits avec les autres, qui conduisent à davantage encore de souffrance dans nos vies et dans la vie de ceux qui nous entourent.
L’auteur de la lettre aux Hébreux nous a bien mis en garde : « Veillez à ce que personne ne se prive de la grâce de Dieu, à ce qu’aucune racine d’amertume, produisant des rejetons, ne cause du trouble et que beaucoup n’en soient infectés. » (Hébreux 12 : 15)
Job aussi parle de cette nécessité : « C’est pourquoi je ne me retiendrai pas.
Je parlerai, dans la détresse de mon esprit ; je me plaindrai dans l’amertume de mon âme. » (Job 7 :11)
En résumé, comme David ou comme Job, n’oublions pas que nous avons un Dieu d’amour infini, toujours prêt à nous écouter. Soyons transparents devant Lui et disons-Lui tout ce que nous avons sur le cœur.
Lorsque nous exprimons notre souffrance dans la prière, nous pouvons rencontrer un Dieu vivant, présent et actif dans nos vies. Ouvrir son cœur et exprimer nos émotions est nécessaire pour bâtir une relation de confiance avec notre famille et nos amis. Pourquoi en serait-il autrement avec Dieu ?
II. « REGARDE, RÉPONDS-MOI ! » – NOUS ATTENDRE AU SECOURS DE DIEU
Dans cette deuxième partie du psaume, David quitte le registre de la plainte pour rentrer dans une phase plus active :
la demande, l’expression de ses besoins. Et ce qu’il cherche avant tout, c’est la présence de Dieu lui-même ! C’est ce qu’il exprime quand il demande à Dieu de le regarder et de lui répondre (Psaume 13 : 4).
On peut presque l’entendre crier à l’Éternel pour attirer son regard et obtenir son attention. L’image est celle d’un enfant qui désire plus que tout l’attention inébranlable de son père.
1. Ne pas chercher à résoudre nos difficultés tout seuls
Avec cette prière, David reconnaît sa totale dépendance au Seigneur ; il sait qu’il ne peut rien sans l’Éternel. « J’ai besoin de toi, dit David. Sans ton intervention, je resterai dans la souffrance et à la merci de mes adversaires. »
Lorsque l’on se retrouve confronté aux difficultés, le danger est de croire que l’on peut ou doit s’en sortir tout seul.
Aujourd’hui nous avons à notre disposition une grande quantité de ressources, astuces, conseils et techniques pour aller mieux.
Nous pouvons aussi choisir d’ignorer notre souffrance, la mettre sous le tapis et nous plonger dans le travail, la réussite personnelle et les distractions en tous genres.
Pour Ayuba, la solution était simple. Pour aller mieux, il lui fallait se venger et tuer les personnes responsables de la mort de son père. Mais il a expérimenté que recevoir de l’aide était bien plus efficace pour guérir et trouver réellement la paix.
TÉMOIGNAGE D’AYUBA (NIGÉRIA)
Il raconte : « Ils ont attrapé notre père et l’ont emmené à l’extérieur où ils l’ont mis à genoux. Ils lui ont demandé de lire un passage du Coran pour vérifier s’il était musulman mais il n’a pas essayé de cacher sa foi en Jésus. Il leur a dit qu’il était chrétien. Ils l’ont décapité sur place. »
Lorsqu’Ayuba est retourné au village, il a vu trois corps sur le sol.
« J’ai reconnu mon père à ses vêtements. Je me suis agenouillé à ses côtés et j’ai prié : Dieu, je suis reconnaissant – Tu as donné et Tu as repris. Que mon
père repose avec Toi. »
Ses paroles font écho à celles de Job dans Job 1 : 21 : « L’Éternel a donné et l’Éternel a repris ; que le nom de l’Éternel soit loué. »
Mais Ayuba a décidé de se venger. Il a même commencé à porter un couteau lorsqu’il a appris qu’un homme du village avait aidé Boko Haram à identifier ses cibles. Il était déterminé à tuer cet homme.
Avec sa famille, il a finalement déménagé plus au sud, à environ huit heures de route de leur village. Un pasteur leur a recommandé d’aller au centre Shalom tenu par les partenaires de Portes Ouvertes pour y recevoir des soins post-traumatiques.
L’aide qu’il a reçue a transformé Ayuba. Lorsqu’on lui demande quelle est la leçon la plus importante qu’il y a apprise, il répond : « Le pardon ».
Avant, il était déterminé à venger la mort de son père, mais au centre, il a déposé le couteau qu’il portait sur lui.
« Lorsque je suis arrivé ici, j’avais décidé de ne jamais pardonner et de venger la mort de mon père, explique Ayuba. Aujourd’hui, je n’ai plus aucun problème avec l’homme qui l’a dénoncé. Si nous nous rencontrons, nous nous saluerons. J’ai réalisé que je ne gagnerais rien à me promener avec un couteau pour me venger, puisque je serais toujours blessé et que je n’aurais jamais l’esprit tranquille. J’ai donc décidé de laisser tomber ma colère et d’être en paix. Dieu m’a amené ici pour me guérir. »
Demander de l’aide à Dieu doit être notre priorité. Si sa présence est indispensable au quotidien, elle l’est d’autant plus lorsque la souffrance nous ronge.
2. Demander l’éclairage de la vérité
Après avoir cherché la présence de Dieu, David Lui demande de donner de la lumière à ses yeux.
Plusieurs idées sont associées à cette notion de lumière :
• Grâce à la lumière de Dieu, David souhaite voir la situation comme Dieu la voit. Il reconnaît que la perspective humaine est limitée tandis que la vision de Dieu est toujours pleine et parfaite.
• La lumière est aussi un moyen de discerner la main de Dieu à l’œuvre dans l’obscurité des épreuves que nous traversons.
• Les yeux sont considérés comme le reflet de l’âme ; obtenir la lumière dans les yeux projette l’image d’une âme lumineuse, riche et joyeuse.
Dans sa lettre aux Éphésiens, Paul reprend précisément cette idée.
« Je prie que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation qui vous le fasse connaître. Je prie qu’il illumine les yeux de votre cœur pour que vous sachiez quelle est l’espérance qui s’attache à son appel, quelle est la richesse de son glorieux héritage au milieu des saints et quelle est l’infinie grandeur de sa puissance, qui se manifeste avec efficacité par le pouvoir de sa force envers nous qui croyons. »
(Éphésiens 1 : 17 à 19)
En d’autres termes, nous sommes encouragés à demander la lumière de Dieu pour avoir Sa perspective sur notre situation, ne pas perdre de vue Sa souveraineté sur nos vies, même quand nous avançons au milieu des ténèbres, et garder l’espérance.
3. Ne pas sombrer dans le sommeil de la mort
Cette image du sommeil de la mort est très parlante et assez effrayante : on ressent l’inquiétude de David de glisser dans le vide du désespoir ou de la dépression. Et cette crainte est légitime ! Sans la lumière du Dieu de vérité pour nous éclairer, tel un phare qui perce la brume du désespoir, la navigation dans les eaux troubles de la souffrance et de l’amertume n’est pas simplement difficile, elle est dangereuse. Sans la lumière qui donne vie, nos âmes peuvent se noyer dans les profondeurs de la désolation.
Mary avait toutes les raisons de sombrer dans ce sommeil de la mort. Les multiples traumatismes qu’elle a subis sont de ceux qui, à vues humaines, nous brisent définitivement.
Même si la douleur ne l’a jamais quittée, voir Dieu agir de façon surprenante au sein même de son épreuve l’a gardée du désespoir.
TÉMOIGNAGE DE MARY (NIGÉRIA)
Mary est malheureusement décédée de complications liées à une intervention chirurgicale depuis qu’elle a été interviewée pour cet article. Mary et sa famille voulaient que son histoire soit entendue car tant d’histoires semblables restent malheureusement cachées.
Personne ne doit être confronté seul à la persécution et aux traumatismes qui y sont liés.
Mary (pseudonyme) avait 20 ans lorsque des militants peuls ont attaqué l’église dans laquelle elle se trouvait.
Retenue captive pendant 54 jours, elle a subi des violences sexuelles répétées.
Elle a aussi été forcée de cuisiner pour ses agresseurs, alors qu’elle-même ne pouvait manger que la nourriture des animaux.
Plusieurs fois, Mary a vu la main de Dieu à l’œuvre et puissamment agir pour elle et les autres femmes détenues à ses côtés.
« Un homme avait une arme et était prêt à nous abattre toutes, se souvient-elle. Je n’arrêtais pas de prier dans ma tête. Et pour une raison inconnue, l’homme est parti et nous a laissées seules. Je sais que Dieu est intervenu. »
Un jour, l’un des Peuls est venu s’asseoir à côté de Mary. Elle s’est sentie obligée de lui demander s’il réalisait le mal qu’il faisait. « Il a répondu que tous savaient que ce qu’ils faisaient était mal, mais qu’ils ne pouvaient pas arrêter. Je lui ai dit qu’il y avait bien un moyen d’arrêter. Si vous donnez votre vie à Jésus, il vous pardonnera et vous pourrez arrêter toutes ces choses que vous faites. »
Le courage de Mary est étonnant. Elle a partagé l’Évangile avec deux autres de ses ravisseurs. Même face
à un danger extrême, elle voulait annoncer la bonne nouvelle de l’Évangile. Malheureusement, ils n’étaient pas du tout réceptifs. Mary est tout de même restée fidèle dans la prière.
« J’ai continué à prier dans mon cœur pour que Dieu nous sauve de cet endroit. Car personne d’autre ne peut nous sauver. Seules Sa puissance et Sa grâce peuvent nous sortir de là. »
Les prières de Mary ont été exaucées : « Dieu l’a vraiment fait ! Je remercie Dieu qui m’a sauvée et m’a ramenée à la maison. J’aime vraiment Dieu. Toutes les femmes ont été libérées. »
La douleur du traumatisme vécu n’a jamais réellement quitté Mary, ce qui ne l’a pas empêchée de louer le Seigneur pour qui Il est, pour ce qu’Il a fait et pour la paix intérieure qu’Il lui a apportée.
III. « MOI J’AI CONFIANCE EN TA BONTÉ ! »
– TROUVER NOTRE JOIE EN DIEU
Quel contraste soudain entre ce dernier verset et les premières lignes du psaume !
Il semble peu probable que David ait écrit le psaume 13 sur plusieurs années en ajoutant le verset final une fois la difficulté passée. C’est donc au cœur même de son épreuve et de sa souffrance que David est capable d’écrire cette magnifique louange
1. Une joie qui ne dépend pas des circonstances
Ce retournement final illustre une fois encore cette vérité si profonde qui traverse toute la Parole : notre joie et notre paix ne sont pas conditionnées par nos circonstances, par ce que nous vivons, ou par ce que les autres vivent autour
de nous.
Bien sûr, nous aspirons tous à une vie où les problèmes se règlent, où la souffrance est limitée, et où les circonstances nous sont favorables. Et il est légitime d’attendre cela de Dieu, comme les enfants espèrent de bonnes choses de leurs parents. C’était aussi ce qu’attendait David !
Mais cela ne peut pas être le fondement de notre foi. Parce que, comme des enfants, nous ne savons souvent pas ce qui est bon pour nous. Si notre reconnaissance et notre amour sont fondés sur la réponse de Dieu à nos prières, alors nous avons un problème !
Comme David l’exprime, notre joie et notre reconnaissance sont la réponse à qui est Dieu, au salut qu’Il nous donne.
C’est Lui-même notre bonne nouvelle, et non ce qu’Il fait pour nous.
2. Chanter en toutes situations : l’exemple d’Awel, chrétien éthiopien
Les chrétiens persécutés expérimentent souvent de façon très concrète cette vérité. Nous avons de très nombreux témoignages de chrétiens qui ont ressenti une joie profonde simplement par la présence de Jésus à leurs côtés, alors même qu’ils traversaient de grandes souffrances physiques ou émotionnelles.
Voici l’exemple d’Awel, qui est sorti du désespoir et de la déception en réalisant quel était le vrai but de son existence :
Aimer Dieu par-dessus tout et Le louer, quelles que soient les circonstances.
TÉMOIGNAGE D’AWEL (ÉTHIOPIE)
Awel a passé 15 ans de sa vie en prison mais, malgré les tortures endurées, il n’y
a jamais connu la dépression.
Il supportait avec joie son emprisonnement car il désirait montrer qu’il était un
témoin vivant de Jésus-Christ, un témoin fort. Ce furent quinze années de paix
avec le Seigneur.
Une fois sorti de prison, Awel s’est retrouvé désorienté, et même déprimé car il n’était pas préparé aux défis qui l’attendaient. Sa femme et ses enfants ne l’attendaient plus et avaient continué leur vie sans lui. Ses amis,
eux, avaient avancé dans leur vie personnelle pendant ces quinze ans.
C’était la confusion dans sa tête. Il se disait : « Qu’ai-je fait pendant ces quinze ans en prison ? ».
Il était déçu, il doutait de ses capacités, et il s’est mis à douter de la bonté de Dieu. Il se disait : « Ma vie est pleine de désespoir, a-t-elle encore un sens ? ».
Ainsi, il est entré dans « la plaine de l’amertume » au bord de « l’étang de la déception ».
Pour sortir de cet état, il a fallu qu’Awel comprenne le plan de Dieu pour lui-même, le vrai sens de son existence : celui que Jésus nous rappelle dans Matthieu 22 : 34-40 : le plus grand commandement, c’est d’aimer Dieu par-dessus tout. C’est ça le sens profond et le but de nos vies.
Ainsi, Awel a réussi à accepter les frustrations de ces quinze années passées en prison, et cette traversée de la vallée de l’ombre de la mort. Il a pu recommencer à vivre pour Dieu.
Aujourd’hui il doit toujours faire face à diverses persécutions, mais voici ce qu’il déclare :
« Quand je suis persécuté, je me dis que cela vient de Dieu, et quand Dieu me délivre, cela aussi vient de Lui. Dieu est bon en toutes choses.
Donc quand la persécution vient, je chante, et quand Dieu me délivre je
chante aussi. J’ai un chant pour chaque circonstance.
C’est un miracle pour moi. J’ai perdu tant de choses : ma femme, mes enfants, mes biens, et encore aujourd’hui tant de persécutions m’entourent, mais je suis heureux, je me réjouis à cause de Christ.
Tout ce que j’ai perdu est de ce monde, mais ma joie est au ciel, dans ce qui est éternel. La plus belle des guérisons est la guérison de l’âme. »
Et nous, avons-nous un chant pour louer Dieu dans toutes les circonstances de nos vies ? Les favorables comme les douloureuses ?
3. De l’amertume à la joie : Jésus est toujours là
Après de telles expériences, beaucoup de frères et sœurs persécutés témoignent de l’assurance que Dieu leur a donnée au travers de l’épreuve. Ils deviennent capables de rire, de vivre en paix avec Dieu, quelles que soient les nouvelles épreuves qui leur arrivent.
Mais cela passe souvent par un processus de guérison pour quitter le rivage de l’amertume, qui peut facilement s’installer en nous suite à la souffrance.
Il nous faut alors déposer notre propre situation, lâcher prise et accepter la réalité de ce que nous éprouvons. Nous ne devons pas craindre de regarder notre vie et nos sentiments avec lucidité, car Jésus est toujours là, malgré la déception et le découragement, et Il nous sort de « l’étang du désespoir ».
Ensuite, pour surmonter nos déceptions, il nous faut comprendre le vrai sens de nos vies, ce qui compte réellement.
Seulement alors pourrons-nous réévaluer nos existences avec une perspective nouvelle.
Et même si nous avons dû beaucoup perdre et traverser la vallée de l’ombre et de la mort, nous pourrons entrer dans la joie !
Conclusion
Qu’est-ce qui compte réellement, qu’est-ce qui donne de la valeur à nos vies, nous aide à dépasser la souffrance et à être dans la joie ? C’est notre amour pour Dieu, notre amour pour notre prochain et notre amour pour nos frères et sœurs, où qu’ils soient dans le monde.
Alors encourageons-nous les uns les autres. Aimons-nous les uns les autres.
C’est dans cet amour que nous grandirons avec Dieu.
Ne restons pas dans l’amertume, afin de ne pas passer à côté de la grâce de Dieu : « Veillez à ce que personne ne se prive de la grâce de Dieu, à ce qu’aucune racine d’amertume, produisant des rejetons, ne cause du trouble et que beaucoup n’en soient infectés. » (Hébreux 12 : 15)
Et rappelons-nous que l’épreuve produit du fruit, comme le souligne Paul aux Philippiens : « Je désire que vous le sachiez, ce qui m’est arrivé a plutôt contribué au progrès de l’Évangile. En effet, dans tout le prétoire et partout ailleurs, personne n’ignore que c’est pour Christ que je suis en prison. Et la plupart des frères et sœurs, encouragés dans le Seigneur par mes chaînes, ont plus d’assurance pour annoncer sans crainte la parole. »
(Philippiens 1 : 12-14)
Retrouvons le chemin de ce qui est important, c’est-à-dire le chemin de la grâce de Dieu vécue par Jésus-Christ jusque sur la croix. Au travers de ses propres souffrances, de sa propre solitude, et de son abandon par le Père à la croix, notre Seigneur Jésus nous comprend et est le seul capable de nous relever et de nous offrir une joie profonde, entière, pure et indépendante des circonstances. Il a payé un prix considérable à la croix pour nous offrir cette joie, déterminé à nous sauver parce qu’Il nous a aimés le premier d’un amour infini et insondable !
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