bénédiction d’Aaron
bénédiction d’Aaron
Nombre 6 – 23 à 26.
Y’varecha Adonaï v’yishmirecha
Yaer Adonaï panav eleicha vihunecka
Yisah Adonaï panav eleicha
V’yasem l’cha shalom
“Que le Seigneur te bénisse et te garde !
Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il te prenne en grâce !
Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix !”
Je ne sais pour vous, mais il y a des textes, des paroles qui vous touchent, vous saisissent plus que d’autres et, au présent cas, vous émeuvent et vous font ressentir toute la profondeur et toute la portée des mots.
Nous sommes littéralement transportés, un avant goût de la gloire à venir.
Alors lorsqu’on lit la directive que le Seigneur donne à Aaron pour bénir son peuple, directive précédée du son du shofar et déclamée en Hébreux, langue parlée par le Christ, on est saisi aux trippes, on sent la présence de Dieu manifestée dans ces paroles.
Cette bénédiction est-elle exclusive, autrement dit est-elle réservée au seul peuple d’Israël ? Y avons-nous droit ?
C’est Aaron qui reçoit la consigne de bénir les enfants d’Israël, Aaron le frère de Moïse et les autres grands prêtres après lui. Cela nous concerne, car en Christ nous sommes dans une ère nouvelle où chacun est grand prêtre, appelé à bénir les autres. Aaron avait la charge des enfants d’Israël, maintenant, comme disciples du Christ, nous sommes chargés de porter la bénédiction de l’Éternel pour tous ses enfants, de toute nation, même sur Mars s’il le fallait, sans condition et sans restriction.
Les chrétiens sont souvent à la pointe pour ce qui est des actions de solidarité, mais nous n’en avons pas le monopole.
Il y a heureusement de nombreuses personnes non-croyantes qui font de très belles choses. C’est heureusement assez naturel de se sentir concerné par un être qui souffre à côté de nous, c’est une simple question d’humanité. La foi aide, mais elle n’est pas indispensable pour cela.
Par contre, il y a une chose que seul le croyant peut apporter, c’est la bénédiction de Dieu. C’est vraiment là une responsabilité particulière que nous avons, car personne d’autre ne le fera à notre place. Or, pour nous, la dimension spirituelle de la personne humaine est une composante essentielle. Pour nous, un être humain n’est pas seulement un être qui a besoin de nourriture, d’un abri et d’une place dans ce monde.
Pour le chrétien, toute personne est digne d’avoir une relation à Dieu, une vie spirituelle.
Notre mission est précisément de porter cette parole, cette bonne nouvelle de l’évangile et par delà cette assurance que Dieu nous aime bien plus que nous ne le pensons, bien plus que nous nous l’imaginons !
Allez de par le monde et faîtes des disciples nous dit Jésus.
La parole que l’on nous propose de dire ici laisse libre la personne qui l’entend d’avoir ou non une relation à Dieu. En effet, cette bénédiction ne fonctionne pas sur le mode du chantage, elle est sans conditions particulières de théologie, de foi ou de moralité. Elle est donnée a priori, affirmant la bonne volonté de Dieu pour telle personne, qui peut ensuite en faire ce qu’elle veut.
Et ce message est révolutionnaire car il transcende les religions, la Religion : Dieu donne, Dieu se donne à toute personne de bonne volonté.
Les anges n’ont-ils pas proclamée à la nativité « paix aux hommes de bonne volonté » ?
Dès le commencement, dès le premier chapitre de la Genèse, Dieu bénit, cela semble être sa caractéristique première : Dieu aime et il le manifeste en bénissant encore et encore !
Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme.
Dieu les bénit, et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et assujettissez-la ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre.
Aussitôt que Dieu crée l’être humain, il le bénit afin qu’il vive une vie épanouie et victorieuse. Les premiers pas de l’homme dans l’existence, ont été fait dans la bénédiction divine.
La bénédiction désigne la faveur de Dieu qui produit la prospérité dans divers domaines de la vie. Quelqu’un de béni est appelé « heureux », parce que sa vie a été touchée par Dieu.
Jésus illustre parfaitement le fait que Dieu est le Dieu de la bénédiction.
Quelle était son attitude lorsqu’on lui amenait des enfants pour qu’il leur impose les mains ?
Nous lisons dans Marc 10.16 : Puis il les prit dans ses bras, et les bénit, en leur imposant les mains.
Quelle a été son dernier acte visible juste avant qu’il ne disparaisse, en étant enlevé au ciel sur des nuées ?
La réponse nous est donnée dans Luc 24 aux versets 50.51 :
Il les conduisit jusque vers Béthanie, et, ayant levé les mains, il les bénit.
Pendant qu’il les bénissait, il se sépara d’eux, et fut enlevé au ciel.
Cette bénédiction est communicative, voyez plutôt dans genèse 39-5 quand Joseph est dans la maison de Potiphar, l’intendant de pharaon :
Dès que Potiphar l’eut établi sur sa maison et sur tout ce qu’il possédait, l’Eternel bénit la maison de l’Egyptien, À cause de Joseph ; et la bénédiction de l’Eternel fut sur tout ce qui lui appartenait, soit à la maison, soit aux champs.
C’est uniquement à cause de Joseph, c’est-à-dire de la bénédiction divine dans sa vie, que la maison et les champs de Potiphar ont été au bénéfice de la bénédiction.
Il y a une telle puissance dans la bénédiction de Dieu, que lorsqu’il bénit un individu, la bénédiction que celui-ci reçoit, se communique à ceux qui sont dans sa proximité.
Si nous regardons les textes traitant de la bénédiction, nous découvrons que celle-ci apporte l’abondance, la fertilité, la paix, le repos et la santé.
Dans la Bible, Dieu aime l’homme et veut lui donner le bonheur et la vie, il veut même lui donner d’être source de bénédiction.
La Bible nous apprend que même si Dieu est le Dieu de la bénédiction, l’apparition du péché a introduit la malédiction qui ne cesse d’empiéter sur la bénédiction.
Mais par Jésus, la victoire est possible, Paul nous rappelle dans Ephésiens 1-3 :
Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ !
En plus des bénédictions physiques, notre communion avec Jésus ouvre aussi la porte à des bénédictions spirituelles, comme, par exemple, le fait d’être pardonnés, adoptés par Dieu et déclarés justes.
Si nous sommes déclarés justes devant Dieu par la foi en Jésus, des bénédictions sont légalement nôtre.
Toutefois, la lutte incessante entre la bénédiction et la malédiction, demande de notre part un choix.
Deutéronome 30 verset 19, verset que nous citons souvent pour nous encourager :
J’en prends aujourd’hui à témoin contre vous le ciel et la terre, j’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité.
Si nous ne désirons pas la bénédiction, et si nous ne la choisissons pas, c’est la malédiction qui s’attache à nous. Il est impossible d’être neutre : nous sommes soit bénis, soit maudis…
Pour recevoir la bénédiction divine, nous devons nous tourner vers celle que Dieu a transmise aux Juifs. Il faut savoir que les croyants aujourd’hui peuvent être au bénéfice de la bénédiction d’Aaron.
Ce texte nous propose de prendre conscience qu’une ou des personnes nous sont confiées pour qu’on les bénisse de la part de Dieu. Grâce à Moïse, puis Aaron et ceux qui l’ont suivi, ces quelques mots sont arrivés jusqu’à nous, ils nous sont confiés pour dire la bénédiction de Dieu, pour témoigner de la vie que Dieu donne, pour lever la peur de celui qui craint encore Dieu, pour inviter celui qui ne le cherche pas, ou plus à se tourner vers Lui.
Cette bénédiction me fait penser à celle de Jacob sur ses fils, à celle que nous devrions formulée pour ceux qui nous sont confiés.
La question n’est as de répéter les mots exacts comme une formule magique, mais à notre façon et avec nos mots bien sûr, avec notre cœur, et quand ça nous semblera le moment, nous tenterons de faire fonctionner cette ouverture vers Dieu et cette ouverture vers l’autre qui nous est proposée ici.
Vous bénirez ainsi les enfants d’Israël :
Que l’Éternel te bénisse, et qu’il te garde !
Que l’Éternel fasse briller sa face sur toi,
et qu’il t’accorde sa grâce !
Que l’Éternel lève sa face vers toi,
et qu’il te donne la paix !
Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais ce texte est au singulier. Il n’y a pas marqué “Que l’Éternel vous bénisse”, mais “Que l’Éternel te bénisse, toi, et qu’il te garde !”
Pourtant, le texte insiste pour dire que la bénédiction est donnée à l’ensemble du peuple, mais elle est donnée au singulier.
C’est vrai que la dimension collective est importante, la dimension sociale de la ville, du quartier, d’un pays, d’une église, et Dieu bénit ces groupes de personnes qui s’entendent pour vivre ensemble.
Mais il ne nous bénit pas comme un troupeau. La bénédiction de Dieu passe par l’individu personnel et sa liberté. D’ailleurs, dans les évangiles on voit souvent le Christ s’adresser à une foule, mais c’est l’individu qu’il bénit et qu’il appelle à se tourner vers Dieu, c’est l’individu qu’il guérit, qu’il pardonne, qu’il libère, qu’il ressuscite.
Dieu s’adresse à la multitude en ne voyant que l’individu : Tu es unique aux yeux de Dieu, comme s’il ne voyait que toi, comme si tu étais seul au monde.
En grec ancien, le parfait exprime une action passée avec des effets dans le présent, par exemple :
«J’ai obtenu le droit de vote » ce qui me donne la notion du temps passé – c’était hier, avant-hier, il y a plusieurs semaines etc.- et, par voie de conséquence, « j’ai » actuellement ce droit de vote obtenu dans le passé récent ou ancien.
Autre exemple : « je suis venu te voir et je suis ici avec toi ».
Les deux actions se combinent, ce qui a fait dire que le parfait en Grec produit ses effets dans le temps présent.
Quand Christ est mort sur la croix, une de ses dernières paroles furent « Pardonne leur car ils ne savent pas ce qu’ils font »
Mais la réalité spirituelle est « Pardonne lui car il ou elle ne sait pas sur l’instant ce qu’elle fait, ne sait pas et ne voit pas le mal qu’elle fait et, sans ta grâce et ta miséricorde, nul ne pourrait te voir »
La mort du Seigneur sur la croix il y a 2 000 ans produit ses effets pour toi au moment même où tu as besoin de ce pardon, c’est-à-dire toutes les fois où tu ne le reconnais pas dans ton frère, ton ami, ton semblable tout simplement.
En fait toutes les fois où tu as besoin de son pardon.
La bénédiction d’Aaron tout comme le pardon de Christ produisent donc aujourd’hui les mêmes effets que lorsqu’ils ont été prononcés.
Que l’Éternel lève sa face vers toi,
et qu’il te donne la paix !
Voilà la 3e bénédiction que nous pouvons donner. Elle est incroyable au point qu’elle a été souvent changée en “Que l’Éternel tourne son visage vers toi” au lieu de “Que l’Éternel lève son visage vers toi”.
Car quand on doit lever la tête pour regarder quelqu’un c’est que l’on est en dessous de lui. Alors comment est-ce que Dieu serait ainsi plus bas que nous ?
C’est ce qui a pu choquer certains théologiens attachés à l’idée d’un Dieu lointain qui règne dans les cieux, inaccessible et vers lequel nous devrions nous agenouiller avec crainte et tremblement pour paraphraser un film célèbre.
Et pourtant, le Seigneur ne s’est-il pas fait homme, allant jusqu’à mourir sur une croix par amour pour sa créature ?
Alors qui a-t-il d’étonnant – ou détonnant – dans le fait que l’Eternel se place en dessous de nous pour nous porter sur ses épaules quand c’est nécessaire ?
Dieu met son nom sur chacun, c’est une promesse immense qui dit vraiment la dignité de la personne humaine, de toute personne humaine. Dignité que rien, ni le péché, ni la maladie, ni quoi que ce soit ne peut réduire puisqu’elle est fondée sur le choix de Dieu de nous regarder comme son enfant bien-aimé.
Y’varecha Adonaï v’yishmirecha
Yaer Adonaï panav eleicha vihunecka
Yisah Adonaï panav eleicha
V’yasem l’cha shalom
Oui, “Que le Seigneur te bénisse et te garde !
Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il te prenne en grâce !
Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix !”
Amen
Dernières publications
DE L’AMERTUME À LA JOIE
Comment être victorieux. Dimanche 28 octobre 2018 :
N’éteignez pas le Saint Esprit qui est en vous!!!
06 76 23 09 40
07 82 17 00 19
contact@traitdunionvannes.fr