Quand tout parait perdu
Quand tout parait perdu
Il y a des situations où l’on désespère de tout, même de Dieu !.
Bien sur, cela ne dure pas longtemps, quoique !
Quand les mauvaises nouvelles s’enchainent, que la réussite est pour les autres et jamais pour vous, quand tout semble leur sourire, particulièrement pour ceux qui vivent pleinement leur vie, sans se soucier des interdits sociétaux, bibliques ou autres, de la simple morale civique, qui ne s’embarrassent pas de détails et bravent l’autorité, agissent comme si tout leur était dû, ne cherchant que le profit et la satisfaction immédiate de leurs envies et quand, dans le même temps, vous êtes en galère, cherchant désespérément le secours de Dieu qui semble inscrit aux abonnés absents, quand tout s’enchaine négativement et que vous ne voyez que de la grisaille pour tout horizon, alors l’envie de baisser les bras, de tout abandonner et faire comme les autres puisque tout semble leur réussir, ce désir d’en sortir à tout prix peut vous entrainer à dire « basta », j’en ai marre, j’arrête.
Et l’on peut se demander que fait Dieu, où se cache-t-il, pourquoi il ne répond pas, pourquoi il n’agit pas ?
A quoi bon continuer à prier, à observer une éthique chrétienne, à être honnête, respectueux de la loi, à marcher droit puisque cela, en apparence ne sert à rien !
L’Ecclésiaste en son chapitre 8 verset 14 ne confirme-t-il pas cela ?
« Pourtant des faits décevants comme la fumée se produisent sur la terre: des justes sont traités comme le méritent les méchants, et des méchants connaissent la réussite que méritent les justes. Je le répète: c’est décevant comme la fumée! »
N’y aurait-il aucun espoir ? Dieu ne serait-il plus Dieu ?
Le livre de Néhémie nous parle de la reconstruction des murailles de Jérusalem qui s’étaient effondrées après la prise de la ville par les Perse et la déportation du peuple juif.
Tout semblait perdu, à la prise et la dévastation de Jérusalem, a succédé l’exil et la déportation vers un pays lointain, sans espoir de retour.
Où étaient les promesses de Dieu formulées par les prophètes ?
Un détail, un tout petit détail leur avait échappé : ces promesses étaient toutes liées à l’observance des commandements de Dieu, ce qui n’était plus le cas.
Ce qu’avaient retenu les Israélites était que Dieu les avait abandonnés et donc que ses promesses étaient caduques.
Leur responsabilité était occultée, oubliée pour ne voir que le mutisme de Dieu et leur situation présente : abandonnés et mis en esclavage dans une contrée lointaine.
Et quand tout semblait irrémédiablement perdu, après que la prophétie se soit accomplie – exil de 70 ans – Néhémie en poste à Babylone, trouve faveur auprès d’Artaxerxès, roi de Perse, dont il était l’échanson, et il reçoit l’autorisation de reconstruire la muraille de Jérusalem.
Néhémie n’était pas un homme de rang ou d’autorité, mais plutôt, comme on le dirait de nos jours, avec un peu de mépris, un roturier.
Mais le Saint Esprit a pu opérer puissamment, à plusieurs reprises, par le moyen de cet homme de Dieu.
Très probablement né en captivité, Néhémie semble n’avoir jamais été à Jérusalem, « le lieu des sépulcres de ses pères »
Chaque serviteur a reçu de Dieu ses propres capacités, mais il a aussi ses « limites ». L’apôtre Paul avait réalisé que Dieu l’avait appelé à planter et que son frère en Christ, Apollos, devait arroser : Dieu seul pouvait donner de l’accroissement à leur travail – et il en est toujours ainsi.
Les tâches que le Seigneur confie à ses serviteurs sont extrêmement variées. A l’un, Il dit : « Va, et il va ; à un autre : Viens, et il vient » (Matt. 8 – 9).
Et il en est toujours ainsi : nous sommes, en christ, plus que serviteurs mais disciples, ce qui veut dire que nous avons tous la capacité, l’autorité et le droit que Christ donne à ceux qui le suivent.
Et cette autorité vaut aussi pour les situations dans lesquelles nous nous trouvons, dès lors que nous sommes dans le plan de Dieu et fidèles à sa parole.
Néhémie occupait un poste des plus honorables dans le royaume de Babylone, une place de confiance.
L’échanson d’Artaxerxés devait vivre dans son intimité !
Chaque jour, Néhémie accomplissait son service dans le cadre du fastueux palais royal. Il devait veiller à ce que personne ne puisse porter atteinte à la vie de ce souverain.
Dans l’Ecriture, rien ne laisse planer le moindre doute sur son intégrité et sa piété personnelle. Il lui fallait pourtant vivre, comme aujourd’hui pour la plupart d’entre nous, au milieu de la corruption générale.
Or, semblable à Daniel, il ne s’est jamais joint à la débauche, courante dans toutes ces cours orientales !
Chaque chrétien est, lui aussi, appelé à rendre témoignage à la gloire de Dieu au milieu d’un monde qui se détourne tous les jours un peu plus de Lui.
Néhémie aurait pu se persuader que rester à cette place, c’était ce que Dieu voulait : après tout il n’était pas si mal que cela, il avait une place enviable, lui le roturier, étranger de surcroit, tous les jours auprès du roi de Babylone, partageant ses secrets et ses confidences !
Il y avait pire ! Bien sur il fallait fermer les yeux sur les intrigues, la corruption, les mœurs dissolues mais y pouvait-il quelque chose ?
Il aurait pu se dire que n’y pouvant rien, autant laisser les choses se faire.
Alors que certains Juifs étaient restés volontairement à Suse, désireux de continuer à vivre dans une certaine prospérité matérielle, Néhémie est apparemment le seul à avoir été éclairé sur les pensées de Dieu à l’égard du peuple.
Il se préoccupe de l’état matériel et spirituel de ceux qui sont à Jérusalem, et qui y vivotent à peine.
Il souhaite s’identifier avec eux ; ce sera le désir constant du Seigneur lors de son séjour sur la terre.
Néhémie va se décider à quitter volontairement ses « avantages » mondains pour aller partager la misère de ces Juifs qui s’accrochent pour rester à Jérusalem.
Et cela nou²s interpelle : Avons-nous la même « ambition » de nous associer au peuple de Dieu abaissé, humilié – pensez aux chrétiens persécutés de par le monde et de notre relative indifférence – ou préférons-nous ne pas bouger au prétexte que nous n’y pouvons rien ?
Au moment où débute le récit du livre de Néhémie, quelques Juifs sont arrivés à Suse, venant de Jérusalem. Parmi eux se trouve un frère de Néhémie, Hanani.
Néhémie interroge ces voyageurs au sujet des « réchappés » remontés en Israël.
Leur rapport est désastreux ! La ville de Jérusalem est toujours en ruines, et ses habitants, dans une grande misère, connaissent le rejet.
Leurs ennemis ont envoyé rapport sur rapport au roi, affirmant que les murailles de la ville « rebelle et méchante » étaient rebâties avec zèle.
Ils lui ont même fait savoir que s’il n’intervenait pas promptement pour arrêter les travaux, il n’aurait bientôt plus de possessions de ce côté du fleuve.
Mais toutes ces allégations sont fausses. Les murailles sont, hélas, toujours ruinées, et les portes de la ville, brûlées par le feu !
En entendant de si tristes nouvelles, Néhémie est profondément attristé !
Et cela, à nouveau, sonne comme une interpellation venant de Dieu qui nous concerne :
Néhémie est décidé à ne pas perdre son temps à conforter – comme tant d’autres – une « position » enviée. Cet homme de Dieu place Jérusalem « au-dessus de la première de ses joies » comme il est écrit au psaume 137 – 6
Quel prix l’Assemblée a-t-elle à nos yeux ? Sommes-nous animés du désir de la voir grandir, sommes-nous toujours de ceux qui accueillent dans la joie, de ceux qui témoignent avec ferveur, de ceux qui font passer l’autre avant lui-même ?
De ceux qui veulent plaire à Dieu plutôt qu’aux hommes, de ceux qui ne voient dans leur prochain que le reflet de Christ ?
Ou cherchons-nous à servir nos propres intérêts, notre propre confort, surtout ne me demandez-pas ceci ou ce là, car cela bousculerait mes habitudes, m’obligerait à les changer, à dépasser mon égoïsme ambiant pour me lever et aller là où Dieu veut que j’aille ?
Néhémie désire partager le lourd « fardeau » qui pèse sur ses frères ; il est très sensible aux souffrances et à l’humiliation subie par ceux qui sont demeurés, contraints et forcés, à Jérusalem.
Il nous rappelle un plus grand que lui : Jésus était toujours plein de compassion envers tous ceux qui se portaient mal, et Il avait la puissance de les guérir tous. « Lui-même a pris nos infirmités et a porté nos maladies » (Matt. 8 : 16-17).
Fidèle à son Dieu, se sentant démuni devant toute cette misère, Néhémie prie.
Toute sa vie, il sera un homme de prière.
Spontanément, il se tourne vers Dieu ; il réalise avec simplicité sa relation avec Lui.
Parlons-nous ainsi au Seigneur, avec « la liberté d’un fils devant son père » ?
Prenons-nous avec sérieux le temps de la prière, en mesurons-nous le poids et la portée, non seulement pour nous, mais aussi pour ceux à qui elle s’adresse ?
L’œuvre de Christ à la croix a ouvert à chaque croyant un chemin nouveau et vivant.
Il peut entrer librement dans le sanctuaire, constamment accessible : approchons-nous sans crainte semble nous dire le Christ.
De même qu’Esdras dans le passé, Néhémie confesse le péché de ses frères et s’identifie à eux.
Il pleure : Dieu sait recueillir les larmes de son serviteur.
Homme d’action, énergique, Néhémie semble peu préparé à la « méditation ».
Toutefois il y a chez lui un « équilibre » que nous ferons bien de chercher à atteindre ! Ici, il jeûne et mène deuil ; il s’attend avec foi au Dieu, « grand et terrible » persuadé qu’Il va intervenir en faveur de ses serviteurs.
Et pourtant tout était noir autour de lui et plus particulièrement à Jérusalem, il était seul, que pouvait-il faire ?
Se voiler la face ? Se dire qu’à lui tout seul, c’était voué à l’échec ? Que cela ne servait à rien d’en parler car ainsi va le monde ?
Et nous, nous sentons-nous concernés quand un frère ou une sœur est douloureusement éprouvé dans sa santé, dans sa vie professionnelle, familiale ou dans ses affections ?
Devant ce grand besoin – apparemment, parfois, sans espoir de solution – menons-nous, comme Néhémie, deuil à son sujet ?
Nos larmes sont-elles l’expression d’une vraie sympathie ? Notre prière s’élève-t-elle avec foi pour demander sa délivrance ou en tout cas, pour lui les consolations de Dieu ?
Néhémie fonde sa prière sur une promesse divine :
« Souviens-toi, je te prie, de la parole que tu as commandée à ton serviteur Moïse, en disant : Si vous êtes infidèles, je vous disperserai parmi les peuples ; et si vous revenez à moi, et que vous gardiez mes commandements et que vous les pratiquiez, quand vos dispersés seraient au bout des cieux, je les rassemblerai de là et je les ramènerai au lieu que j’ai choisi pour y faire demeurer mon nom »
Néhémie 1 – 8 à 9
Néhémie, conduit par l’Esprit, montre ici une réelle intelligence spirituelle.
Il connaît l’Ecriture, ces promesses divines qui sont « oui et Amen ».
Alors, il s’élève au-dessus de la Loi et atteint, grâce à sa foi, la source de toute bénédiction, le cœur de Dieu lui-même !
Cet homme de Dieu ajoute : « Ils sont tes serviteurs et ton peuple, que tu as rachetés par ta grande puissance et ta main forte » au verset 10.
Pourtant ils étaient tous, eux aussi, des pécheurs et des transgresseurs devant Dieu.
Mais Néhémie s’appuie sur les conseils de la grâce divine à leur égard.
Il présente ensuite une requête personnelle : « Je te supplie, Seigneur, que ton oreille soit attentive à la prière de ton serviteur, et à la prière de tes serviteurs qui prennent plaisir à craindre ton nom ; et fais réussir aujourd’hui ton serviteur, je te prie, et donne-lui de trouver miséricorde devant cet homme » verset 11.
On voit la progression, la transformation d’un homme qui, face à l’impossible, met sa foi en action, interpellant Dieu qui n’est plus son Dieu de la religion mais son Papa du ciel en qui il met toute sa confiance en lui rappelant ses promesses.
Néhémie va attendre, patienter, ne pas douter et donc ne pas se décourager.
Il lui faudra attendre environ quatre mois la réponse à sa prière.
Il ne quitte pas brusquement son service pour se rendre, toute affaire cessante, à Jérusalem.
Attendre peut être plus difficile qu’agir. Il faut que la patience ait son œuvre parfaite nous rappelle Jacques au chapitre 1 et verset 4.
Il ne faut pas « précéder » le moment que Dieu choisira pour donner une réponse, qui elle-même peut varier : oui, non ou attends encore !
La vraie ressource de Néhémie – la nôtre aussi – se trouve dans une humble dépendance. Notre prière peut être en accord avec la volonté de Dieu – elle n’en recevra pas pour autant une réponse immédiate ! Dieu agit, dans sa sagesse infinie, au moment convenable.
Néhémie poursuit donc son service d’échanson. Sans doute, dans un cas similaire, faut-il, nous aussi, poursuivre le nôtre, en attendant le moment que Dieu choisira pour accorder éventuellement un changement.
La prière pourtant confiante de Néhémie ne l’a pas entièrement soulagé.
Sa tristesse reste visible et un jour, elle provoque, de la part du roi, une question précise. Jamais son échanson ne s’était montré triste en sa présence ! Le vin qu’il versait jour après jour à Artaxerxés n’est-il pas, dans l’Ecriture, un symbole de la joie ?
Alors Néhémie ne cache pas qu’il a eu extrêmement peur. La situation est brusquement critique : ces potentats, toujours sur leurs gardes, se croyaient facilement menacés. Artaxerxès aurait pu suspecter Néhémie d’avoir subitement à son tour des velléités de le trahir ! Pourtant il s’était conduit jusqu’alors en serviteur fidèle…
Néhémie est sans doute encouragé par la « perspicacité » des paroles royales : « Cela n’est rien que de la tristesse de cœur » dit Artaxerxès à son serviteur.
Ce dernier ose lui dire toute la vérité : « Pourquoi mon visage ne serait-il pas triste, quand la ville, le lieu des sépulcres de mes pères est dévastée, et que ses portes sont consumées par le feu ? »
Cette réponse directe aurait pu irriter le monarque ! Mais Dieu avait agi sur le cœur d’Artaxerxès.
Il répond à son échanson : « Que demandes-tu ? ».
Dieu, selon sa requête, lui a fait trouver grâce devant cet homme !
Il était urgent de répondre au roi, mais Néhémie, très brièvement mais avec foi, prie d’abord le « Dieu des cieux ».
On a appelé une telle supplication, une « prière-flèche ».
Cela aussi est un exemple à suivre, Néhémie n’était pas si différent de nous, il avait lui aussi ses problèmes et ses soucis, ses craintes et ses doutes, mais il avait pardessus tout cette foi qui fait trembler les montagnes et, comme le disait Martin Luther KING :
« Avec cette foi, nous pourrons transformer les discordances de notre nation en une belle symphonie de fraternité. Avec cette foi, nous pourrons travailler ensemble, prier ensemble, lutter ensemble, être emprisonnés ensemble, nous révolter pour la liberté ensemble, en sachant qu’un jour nous serons libres”
Imitons sans réserve son exemple dans les dangers du moment.
Nous verrons alors la main de Dieu reposer sur nous.
Et Artaxerxès accède à sa demande et lui remet les lettres demandées.
La suite, le livre de Néhémie nous la livre ; les murailles, malgré les oppositions et les jalousies, seront reconstruites en 52 jours, le temple retrouvera sa splendeur, le peuple, sur les reproches mérités de Néhémie, prendra conscience de ses lacunes, de sa désobéissance, de son égoïsme et s’engagera à suivre le Seigneur avec un cœur nouveau, bien disposé et le Seigneur veillera sur eux nuits et jours.
Et c’est à la fois ce que Dieu nous demande et à la fois ce qu’il nous promet.
Si nous mettons notre confiance en lui, alors, comme Martin Luther KING faisons un rêve qu’un jour, chaque vallée sera levée, chaque colline et montagne sera nivelée, les endroits rugueux seront lissés et les endroits tortueux seront faits droits, et la gloire du Seigneur sera révélée, et tous les hommes la verront ensemble.
Amen.
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