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Le figuier desséché

Marc 11 – 12 à 14
«Et le lendemain, comme ils sortaient de Béthanie, il eut faim. Et, voyant de loin un figuier qui avait des feuilles, il s’en approcha pour voir si peut-être il y trouverait quelque chose ; mais, y étant venu, il n’y trouva rien que des feuilles, car ce n’était pas la saison des figues. Et répondant, il lui dit : Que désormais personne ne mange jamais de fruit de toi. Et ses disciples l’entendirent».

Marc 11 – 20 à 24
«Et le matin, comme ils passaient, ils virent le figuier sec depuis les racines. Pierre, se ressouvenant de ce qui s’était passé, lui dit : Rabbi, voici, le figuier que tu as maudit est sec. Et Jésus, répondant, leur dit : Ayez foi en Dieu. En vérité, je vous dis que quiconque dira à cette montagne : Ôte-toi, et jette-toi dans la mer, et qui ne doutera pas dans son cœur, mais croira que ce qu’il dit se fait, tout ce qu’il aura dit lui sera fait. C’est pourquoi je vous dis : Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous le recevez, et il vous sera fait».

Quel texte étrange et quelque peu déstabilisant : Jésus a faim, il voit un figuier avec ses feuilles, s’en approche pour voir si peut-être il y trouverait quelque chose.
Remarquons qu’il n’est pas sur du résultat, et pour cause : car ce n’était pas la saison des figues.
Alors pourquoi en chercher et pourquoi maudire ce pauvre figuier qui n’avait rien demandé ?
Jésus est surprenant. Il guérit des malades, touche des lépreux, rencontre des publicains, des gens de tous bords. Il pardonne les péchés. Il appelle comme disciples des gens simples, des pêcheurs aux mains calleuses des bords du lac de Galilée ou des gens étiquetés peu recommandables, qu’il juge autrement. Et parmi ses disciples – que l’évangile appelle volontiers “ceux qui suivent Jésus” – il y a même des femmes dans une société patriarcale bien trempée !
Dans ce cas précis, se servirait-il de ses pouvoirs de façon abusive et irrationnelle ? L’évangile précise bien que ce n’était même pas le temps des figues ! Il est donc normal que Jésus n’en trouve pas sur l’arbre. Pourquoi maudit-il ce figuier ? S’agit-il d’un simple caprice de sa part ?
Dans les évangiles nous totalisons 35 miracles issus de Jésus :
26 que nous appellerons «miracles de guérison» comme la guérison de Barthimée, la résurrection de Lazare etc.
6 que nous appellerons «miracles d’abondance» comme la multiplication des pains, le changement de l’eau en vin etc.
2 miracles où il agit sur les éléments : il marche sur l’eau, il calme la tempête
1 seul où, par sa parole, un figuier devient maudit et se dessèche en une seule nuit.
On ne le répétera jamais assez : ce n’était pas la saison des figues !
Jésus, un homme du peuple, de la terre, pouvait-il l’ignorer ou bien y a-t-il comme toujours un sens caché pour nous faire réfléchir et avancer avec Dieu ?
Y a t-il un rapport avec nous si nous ne portons pas les fruits attendus ou et nos manques de foi ?
La fonction de ce récit est de provoquer les questions du lecteur.
À première vue, Jésus parait irascible, colérique : puisqu’il n’a pas eu ce qu’il souhaitait, il semble donner libre cours à sa colère et se venger sur ce pauvre figuier qui n’avait eu que le tort de se trouver là !
Marc ne cherche pas à cacher l’étrangeté de ce moment.
D’ailleurs, la précision qu’il ne s’agit pas du temps des figues indique qu’il faut comprendre ce qui se passe comme un symbole. Qu’est-ce qui est symbolisé par ce figuier sans fruits que Jésus maudit et qui se dessèche?
Il serait faux de penser que le geste de Jésus était motivé par la frustration de n’avoir rien trouvé dans l’arbre pour satisfaire sa faim. Cet épisode a bien valeur de symbole. Jésus fit de ce figuier un exemple pour enseigner une leçon morale à ses disciples. Essayons de comprendre comment la condamnation de ce pauvre arbre illustre une vérité spirituelle.
Tout d’abord, il n’est pas nécessaire d’avoir une grande connaissance de la Bible pour savoir que le figuier est un emblème de la nation juive. Le figuier représente Israël.
Écoutez ce que nous dit le prophète

Osée 9 – 10 :
«J’ai trouvé Israël comme des raisins dans le désert, j’ai vu vos ancêtres comme les premiers fruits d’un figuier, mais ils sont allés vers Baal-Peor, ils se sont consacrés à l’infâme idole et ils sont devenus aussi détestables que l’objet de leur amour».

Et Israël déçoit l’Éternel par son ingratitude, son manque d’amour, de compassion, sa religiosité aliénante qui opprime les petits et les faibles les détournant de fait d’une vraie relation avec leur Dieu.
D’une relation confiante, ils ont instauré un système religieux où tout s’achète et tout se vend, où tout n’est plus que rite, négoce et marchandage !

Esaïe 1 – 11 à 17
«Qu’ai-je affaire de la multitude de vos sacrifices ? dit l’Éternel. Je suis rassasié des holocaustes de béliers et de la graisse des veaux ; Je ne prends point plaisir au sang des taureaux, des brebis et des boucs.
Quand vous venez vous présenter devant moi, Qui vous demande de souiller mes parvis ?
Cessez d’apporter de vaines offrandes : J’ai en horreur l’encens, Les nouvelles lunes, les sabbats et les assemblées ; Je ne puis voir le crime s’associer aux solennités.
Mon âme hait vos nouvelles lunes et vos fêtes ; Elles me sont à charge ; Je suis las de les supporter.
Quand vous étendez vos mains, je détourne de vous mes yeux ; Quand vous multipliez les prières, je n’écoute pas : Vos mains sont pleines de sang.
Lavez-vous, purifiez-vous, Ôtez de devant mes yeux la méchanceté de vos actions ; Cessez de faire le mal.
Apprenez à faire le bien, recherchez la justice, Protégez l’opprimé ; Faites droit à l’orphelin, Défendez la veuve».

L’Éternel ne veut plus d’hypocrisie, de faux-semblants, que nous dit

Matthieu 15 – 8 :
«Ce peuple m’honore des lèvres, Mais son cœur est éloigné de moi.
C’est en vain qu’ils m’honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d’hommes».

Dans l’épisode du figuier, deux histoires s’enchevêtrent.
Les deux histoires sont la malédiction et le dessèchement du figuier, et le jugement sur le temple. Les deux s’éclairent mutuellement. Ce qui se passe pour le figuier éclaire ce qui se joue pour le temple, dans lequel Jésus vient d’entrer : plus jamais lui aussi ne portera de fruit, car il a déçu l’attente. Ce qui se passe pour le figuier est donc symbolique de ce qui se passe pour le temple.
Qu’est-il écrit au sujet du temple, comme faisant suite à la première partie de l’épisode du figuier où Jésus eut faim et n’y trouva pas à manger ?

Marc 11 – 15 à 18
«Ils arrivèrent à Jérusalem, et Jésus entra dans le temple. Il se mit à chasser ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple ; il renversa les tables des changeurs, et les sièges des vendeurs de pigeons ; et il ne laissait personne transporter aucun objet à travers le temple. Et il enseignait et disait : N’est-il pas écrit : Ma maison sera appelée une maison de prière pour toutes les nations ? Mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs. Les principaux sacrificateurs et les scribes, l’ayant entendu, cherchèrent les moyens de le faire périr ; car ils le craignaient, parce que toute la foule était frappée de sa doctrine».

Dieu attend le bon fruit. Et il n’est pas le seul : tous attendent de la religion du temple qu’elle abreuve leur soif intérieure, leur désir de la rencontre de Dieu. Mais on leur a placé trop d’obstacles.
On, c’est la Loi, rappelée durement par les scribes et les pharisiens. Eux durcissent la Loi, comme si Dieu en demandait toujours plus, au risque d’exclure. Ainsi ils ont malmené le temple, y plaçant trop de parvis comme des barrières de pureté. Et ils sont nombreux les hors-gabarit de la Loi, les exclus des lois de pureté et du temple.
Jésus s’insurge contre cette exclusion et la combat avec vigueur.
Déjà du temps de Jérémie, 6 siècles avant Jésus, le peuple se vouait au temple en de véritables incantations, tout en malmenant l’alliance dans une pratique sociale dévoyée, d’exclusion, de tromperie, de piétinement du pauvre.
Jérémie avait annoncé la chute de ce temple et même de la ville.
Et elle eut lieu ! Jésus annonce une pareille fin du temple. Cette maison est une maison de prière pour les nations, dit Jésus.
Or il est sec, jusqu’aux racines. Il ne porte pas le fruit de miséricorde attendu. C’en est fini de lui.
A travers la symbolique du figuier desséché car exclu par Dieu lui-même, c’est toute l’hypocrisie religieuse qui est condamnée en bloc, avec ses rites, ses copinages, sa soif de richesses terrestres, ses mondanités, sa hiérarchisation à outrance, ses jugements, ses critiques etc.
C’est aussi la condamnation de l’apparence, d’une réalité tronquée, d’un miroir aux alouettes !
En apparence le temple était majestueux, symbolisant la puissance, l’autorité, forçant le respect et l’admiration.
Mais Dieu juge au cœur, mettant en lumière ce que l’on veut cacher comme il est écrit dans

l’Ecclésiaste 12 – 13 et 14 :
«Écoutons la fin du discours : Crains Dieu et observe ses commandements. C’est là ce que doit faire tout homme. Car Dieu amènera toute œuvre en jugement, au sujet de tout ce qui est caché, soit bien, soit mal».

Le temple est devenu sans vie, coupé de la source d’eau vive venant directement du trône de Dieu car il n’y a pas sur lui un seul signe de fruit.
Ce temple est devenu la caverne d’Ali-Baba : on y achète les animaux pour le sacrifice, les vendeurs font des bénéfices sans que cela dérange qui que se soit. Tout s’achète et tout se vend.
Les autorités du temple avaient mis en place un marché dans la cour dite des païens, où les non-Juifs convertis au Judaïsme pouvaient venir prier. Ce marché permettait au fidèle d’acheter tout ce dont il avait besoin pour adorer Dieu. Il devait cependant payer le prix fort car les marchands avaient tendance à prélever un bon bénéfice pour eux-mêmes.
La cour des païens était aussi utilisée pour l’inspection des animaux. Dieu avait prescrit que les animaux destinés aux sacrifices soient sans défaut.
Des inspecteurs, rattachés aux autorités religieuses bien sûr, étaient chargés de faire ces vérifications sur les animaux apportés par les pèlerins.
Des frais accompagnaient ce service. Si l’animal ne passait pas l’inspection, le pèlerin se voyait forcé d’acheter un autre animal. Et bien sûr, cela arrivait plutôt fréquemment.
Et aujourd’hui rien n’a changé :
Tout est toujours tarifé, de la naissance à la mort !
Ce temple n’est plus le temple de Dieu. Désormais ce sera la personne de Jésus qui rassemblera, comme un arbre de vie, tous ceux qui veulent avoir part au fruit.
Désormais le temple de Dieu et de son Saint Esprit sera le cœur des hommes.

1 Corinthiens 6 – 19
«Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes»

C’est maintenant aussi la saison du disciple.
Il est attendu de lui qu’il ait la même faim spirituelle que Jésus ici.
Mais aussi qu’il porte du fruit, c’est-à-dire qu’il mène une vie qui a le goût de l’évangile, en ayant des racines profondes et vivantes, c’est-à-dire une foi solide. Qu’il aille donc à la source, d’une prière confiante.
A la source aussi du pardon donné et reçu.
Voilà le disciple selon Jésus, le disciple selon le cœur de Dieu. L’Évangile ouvre la saison du disciple !
Le récit du figuier invite donc les disciples à passer d’un culte sclérosé, au Temple, à un nouveau culte à Dieu le Père. Jésus les invite à passer d’un Temple fait de mains d’hommes à un autre qui n’est pas fait de mains d’hommes mais directement par Dieu lui-même :

Ézéchiel 11 – 19 à 20
«Je leur donnerai un même cœur, Et je mettrai en vous un esprit nouveau ; J’ôterai de leur corps le cœur de pierre, Et je leur donnerai un cœur de chair, Afin qu’ils suivent mes ordonnances, Et qu’ils observent et pratiquent mes lois ; Et ils seront mon peuple, et je serai leur Dieu».

Le lieu saint n’est plus le Temple, mais le cœur des humains qui sont en communion avec Dieu.
Et nous en tant que chrétiens, continuateurs de l’œuvre de Jésus Christ, ses imitateurs, bien plus ses disciples, quelle doit –être notre attitude ?
Nous sommes le nouvel Israël, l’église. Certains de ceux qui se disent chrétiens ressemblent à ce figuier stérile. Ils ont beaucoup de feuilles. Ils ont l’apparence extérieure de servir Dieu. Ils impressionnent par leur zèle, par leurs activités religieuses. Mais ils ne portent aucun fruit de justice.
Leur religion n’est que formaliste. Le prophète Esaïe les décrit de cette façon :

«Quand ce peuple s’approche de moi, il m’honore de la bouche et des lèvres ; mais son cœur est éloigné de moi, et la crainte qu’il a de moi n’est qu’un précepte de tradition humaine»
(Esaïe 29.13).

Deux logiques se présentent alors à nous. Il y a celle du figuier qui ne donne du fruit que quand c’est le bon moment pour lui d’en donner, et il y a la logique du Christ, logique surnaturelle allant à l’encontre de la loi naturelle, qui demande de donner des fruits au moment où l’autre en a besoin, même si ce n’est pas le moment pour soi.
La logique naturelle est en fait la nôtre par nature, c’est une logique d’égoïsme avant tout : je veux bien donner aux autres ou rendre service, mais je décide du moment en fonction de moi-même, je le fais quand ça m’arrange.
La logique du Christ, c’est de donner du fruit au moment où on le demande.
Le moment de donner du fruit, ce n’est pas à nous de le choisir, mais c’est quand l’autre en a besoin, et si ” ce n’est pas le moment “, c’est quand même le moment, il n’y a pas de moment où nous pouvons nous dire qu’il n’y a rien à faire pour Dieu ou pour les autres, tout moment est le sien, et il est toujours le moment de donner et de servir.
La question importante n’est donc pas finalement d’être ou non un chrétien bien pratiquant, ou d’être un pilier d’Église, mais de savoir si oui ou non nous portons des fruits. Nous sommes donc bien dans la même problématique que celle du figuier.
Si nous avions vraiment la foi, nous pourrions nous débarrasser de tous ces figuiers stériles, retirer l’apparence, la poudre aux yeux que nous nous jetons à nous-mêmes ; nous pourrions jeter à la mer ces montagnes de mensonges à nous-mêmes, d’égoïsme, jeter à la mer tout ce qui est obstacle à Dieu, ainsi que le demande le Seigneur par la bouche d’Esaïe

«Que toute montagne soit abaissée pour préparer la route à Dieu».

Oui Seigneur, cache la nudité de mon cœur et place en moi un cœur nouveau, un esprit bien disposé pour la gloire de ton nom et l’avancement de ton royaume.
Amen.

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